Myriam Thibault: Plagiat

Myriam Thibault, © Photo: Thierry Rateau

Myriam Thibault: Plagiat

"Formant avec sa femme un couple bourgeois empêtré dans la routine, le narrateur de Plagiat, acteur et écrivain sûr de lui quoique légèrement désabusé, ne voit pas la catastrophe arriver  : par une sorte de paresse affective, il se laisse surprendre par le départ soudain de sa femme. Désormais seul dans leur maison, il commence à fouiller dans de vieux papiers et découvre la correspondance qu’ils avaient échangée au début de leur relation. Lui qui pensait n’avoir aucune inspiration pour son nouveau livre se décide alors à raconter leur histoire à partir de ces lettres. Mais lorsque le livre paraîtra, et connaîtra le succès, ce geste vengeur se retournera contre lui. 

Amplifiant ce qu’elle avait ébauché avec ses deux premiers livres, Myriam Thibault pose la question de l’authenticité des sentiments à travers la figure d’un homme qui, en cherchant à tout prix la gloire, précipite sa propre chute." 4ème de couverture de Plagiat.

Myriam Thibault est une jeune étudiante doublée d'un écrivain qui a du style ! Je l'ai découverte avec son premier roman :

Paris je t'aime.

Elle analyse, avec talent, les relations entre hommes et femmes.Un conseil, courrez acheter son dernier livre Plagiat, c'est un petit bijou !

Elle s'est prêtée avec gentillesse à cette petite interview.

Dominic Marquet

 

-Myriam, vous sortez votre 3ème roman, Plagiat , chez Léo Scheer.

A quel âge avez-vous commencé à écrire ?

J'ai commencé à écrire vers l'âge de 12 ans. Tout d'abord des toutes petites nouvelles, de petits textes qui me faisaient passer le temps ; au même titre que la lecture. Puis j'ai arrêté, et je n'ai recommencé qu'à 16 ans pour écrire ces nouvelles que Léo Scheer a accepté, et qui sont devenues le recueil Paris, je t'aime !

-Avez-vous eu des difficultés à être publiée, ou bien cela s'est-il fait facilement ?

Je ne dirai pas que j'ai eu des difficultés, car cela s'est fait assez simplement. Je voulais cibler les éditeurs à qui j'enverrais mon texte. Pour cela, j'ai envoyé un mail à un grand nombre d'éditeur pour savoir s'ils publiaient des nouvelles, et au fur et à mesure de leur réponse, je faisais ma liste. Quand je suis arrivée à Léo Scheer, j'avais déjà une liste assez importante. Mais lorsque Léo m'a répondu, il a voulu que je lui envoie tout de suite mes nouvelles. Je l'ai fait. Et deux jours plus tard, il me voulait me rencontrer. Il est donc le premier et le seul éditeur a avoir lu, et a avoir publié !

-Le premier livre, un recueil de nouvelles, était une déclaration d'amour à Paris. Le deuxième, une rencontre impossible. Le dernier est l'histoire d'une séparation et d'une vengeance, en quelque sorte ?

Oui, c'est à peu près cela. Le dernier est l'histoire d'un homme, un écrivain, qui se retrouve seul après le départ brutal de sa femme. Il ne sait plus quoi faire et tente d'écrire. Or, même cela il n'y arrive plus. C'est seulement lorsqu'il retrouve les lettres de sa femme que l'inspiration va revenir...

-Sans dévoiler l'intrigue, le héros de l'histoire après avoir été quitté, relis toutes les lettres de son ex et décide de les publier mais...cela devient une vengeance qui tourne mal.

Cela devient effectivement une vengeance qui tourne mal. Je voulais me mettre dans la peau de ce héros qui se retrouve seul, et essayer de décrire tous les sentiments qui le traversent au cours de son histoire. Il y a de l'amour, de la haine, de l'indifférence, de la colère, de la tristesse. Il passe par des tas de situations pour finalement se tourner vers le désir de vengeance.

-C'est la routine qui peut tuer une belle histoire d'amour ?

Parfois, oui. Je ne peux pas en témoigner... Mes 19 ans ne me le permettent pas ! Je peux simplement parler à travers mon observation. Certains couples perdurent, malgré la routine. D'autres se séparent, parfois pour une raison différente. La vie est faite de tout un tas d'obstacles à surmonter. Les couples toujours ensemble après des années de vie commune ont réussi.

-Une chose qui me bluffe, comment une personne de votre âge arrive à se glisser dans la peau de trentenaires, de quadras même, avec un vécu si riche ?

Je vais reprendre une partie de ma réponse précédente : l'observation. J'observe énormément les gens, leurs comportements et retient ce qu'ils disent. J'écoute les conversations dans les endroits publics (café, métro — qui est une grande richesse de discussions —, les entractes au théâtre, et tant d'autres...) De plus, j'ai des petits carnets dans lesquels je note toutes ces choses que je vois. Et enfin la dernière chose qui je pense m'aide pour écrire mes romans sont la lecture, le cinéma, le théâtre et la musique. Lire beaucoup, aller au cinéma et au théâtre régulièrement, écouter de la musique et en faire. Toutes ces choses sont d'une grande richesse pour moi et mes écrits. Je m'inspire aussi de toute cette culture dont je m'entoure.

-Myriam, écrivez-vous à la plume, comme Amélie Nothomb, ou sur votre clavier d'ordinateur ? En écoutant de la musique ? La musique est souvent citée dans vos livres.

Je n'écris que des notes dans mes carnets à la plume. Le texte en soit, je l'écris sur ordinateur. C'est une question de facilité, cela permet quand on relit de se corriger tout de suite, ou d'ajouter des passages. En ce qui concerne la musique, j'écris effectivement en écoutant de la musique. Elle m'inspire. C'est drôle que vous me posiez cette question, car hier, je suis allée à une table ronde sur les relations entre écrivains et compositeurs, au salon Salomon de Rothschild à Paris. Elle réunissait Jean-Yves Clément, Jean-François Zygel, Dominique Bona, et Nicolas d'Estienne d'Orves. La dernière question qui leur a été posée est celle-ci : "Ecrivez-vous en musique ?" Aucun n'a répondu favorablement ! Aucun d'eux n'y arrive, ni n'aime cela.

-Vous êtes une grande lectrice, d'ailleurs vous écrivez des critiques sur un site, et une photographe aussi. Quels sont vos auteurs favoris ? Ceux qui vous inspirent ?

Mes auteurs favoris sont essentiellement les auteurs contemporains tels que Nicolas Rey, Frédéric Beigbeder, Thomas Lélu ou encore Florian Zeller. Je pense que ce sont eux qui m'ont le plus inspirés pour écrire. Récemment, j'ai découvert d'autres auteurs contemporains comme Patrick Besson et Franz-Olivier Giesbert. Depuis, j'essaye de les lire régulièrement et de retrouver leurs anciens textes. Je suis rarement déçue ! Cependant, j'adore d'autres écrivains, comme Françoise Sagan. J'aime lire ses romans tout autant que ses entretiens. La femme m'intrigue et me fascine. Son état d'esprit me plaît, sa manière de vivre aussi. Elle est un roman à elle toute seule.

Pour retrouver l'univers de Myriam : http://angel-a-et-la-litterature.blogspot.fr/